BIENVENUE DANS MON BOCAL

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* Sensibilité tactile

 

 

 

 

 

 

Les informations sensorielles étant toujours perçues de façon exacerbée par les autistes, celles concernant le toucher sont aussi particulièrement envahissantes et difficiles à gérer. Les frôlements, les effleurements, les textures, le contact avec certains tissus, certaines matières, peuvent être source de violent rejet comme de plaisir accaparant (les sensations pouvant alors être recherchées et répétées de manière compulsive).

 

Certaines douleurs peuvent être également perçues et vécues comme calmantes et sécurisantes (tirer les petites peaux autour des ongles ou sur les lèvres, gratter les croutes d’une petite blessure, se mordiller l’intérieur des joues…). Pour moi souvent, ces sensations douloureuses sont une façon de « couvrir » un trop plein de stimulations par une sensation qui va pouvoir dominer toutes les autres et m’apporter ainsi une sorte de « calmant ».

 

 

 

 

 

 

 

Les autistes ont des sensations paradoxales par rapport au toucher : ils sont parfois hypersensibles au moindre contact et parfois hyposensibles à des stimulus pourtant très forts. Comme pour les autres sens, on retrouve au niveau du toucher cette difficulté à moduler l'intensité des sensations.

 

Dans leur quotidien, les autistes luttent en permanence pour conserver une sensation d'unité. Ils se perçoivent comme éparpillés en une multitude de sensations envahissantes qui ne sont pas reliées les unes aux autres et qui leur laissent une perception d'eux-mêmes souvent chaotique. Pour se calmer et se centrer, les autistes recherchent en permanence un point d'ancrage sensoriel qui va leur permettre de se "rassembler".

 

 

 

 

 

 

La sensibilité exacerbée aux textures peut rendre les achats de vêtements parfois très problématiques pour les autistes. Par exemple, pour ma part, quand je trouve un vêtement dans lequel je me sens confortable, à la fois au niveau de la matière et de la forme (pas trop léger, pas trop serré, pas trop coloré…), je vais parfois l’acheter en plusieurs exemplaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai découvert récemment l’importance de la qualité des tissus de mes draps. J’ai remarqué combien cela pouvait avoir un effet calmant et m’apporter un sommeil de meilleure qualité. Les tissus trop légers, trop « effleurants » ne me conviennent pas du tout. Inversement, je vais me sentir très rassurée et apaisée au contact de draps lourds avec un tissage plutôt épais et rugueux comme le lin ou les toiles métis. C’est tellement étonnant de « réconfort » que j’ai récupéré des vieux draps de grand-mère bien épais et bien lourds pour me faire des draps housse, des taies d’oreiller, des housses de couette : un régal absolu à chaque fois que je me glisse dedans… Sachant qu'un Aspie qui a mal et/ou pas assez dormi est une aspi-bombe à retardement, ce sont des détails qui peuvent avoir une importance vraiment considérable !

 

Etre au contact de matières plutôt lourdes, épaisses ou rugueuses fournit des pressions profondes qui agissent sur le système proprioceptif, c'est à dire sur la capacité que nous avons de nous percevoir à partir de nos sensations internes, ce qui est calmant et structurant en cas de surcharge sensorielle. Ces sensations facilitent la régulation sensorielle et le sommeil.

 

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03/04/2017
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