BIENVENUE DANS MON BOCAL

BIENVENUE DANS MON BOCAL

* Asperger, asperger, est-ce que j'ai une gueule d'asperger ?

 

 

Eh ben non justement, je n’ai pas une gueule d’asperger si tant est qu’il y en aurait une… Etre « Aspie » ne se voit pas de l’extérieur pour la plupart d’entre nous, d’où cette appellation fréquente de « handicap invisible ». Mais ce n’est pas parce que cela ne se voit pas que ce n’est pas un vrai handicap. Le syndrome d’Asperger est un trouble du développement neurologique associé à un facteur génétique (raison pour laquelle il y a une forte probabilité qu’on le retrouve au travers des générations dans une même famille). Le syndrome d’Asperger se situe à l’extrémité haute du spectre autistique. Les personnes porteuses du syndrome ont souvent un bon / très bon / très très très bon potentiel intellectuel, c’est à dire que leurs capacités intellectuelles ne sont pas impactées comme semblent l’être celles des personnes situées à l’autre extrémité du spectre (j'écris "semblent" car ce n'est pas parce que certains ne peuvent pas partager leur intelligence avec les autres qu'ils n'en ont pas…).

 

Le Syndrome d’Asperger (S.A pour les intimes) n’est pas une maladie mentale ni une affection exotique à la mode. On naît avec. On ne l’attrape pas et on ne le guérit pas. Au mieux, si on a « la chance » de le savoir, on pourra l’apprivoiser et apprendre à vivre le plus confortablement possible avec. Au pire, on ne le saura jamais et on passera sa vie à souffrir et à galérer en se culpabilisant chaque jour d’être aussi décalé et empoté. Quand on ne sait pas qu’on ne peut pas faire ce que les autres font naturellement, on pense que c’est parce qu’on a pas assez  de volonté et de courage, qu’on ne fait pas assez d’efforts…

 

 

SI VOUS JUGEZ UN POISSON SUR SES

CAPACITÉS À GRIMPER À UN ARBRE, IL PASSERA

SA VIE À CROIRE QU’IL EST NUL ET STUPIDE

 

 

Le fait que la personne porteuse de ce syndrome possède en général des capacités intellectuelles plutôt performantes, elle va « apprendre » tout ce qui lui manque au niveau des codes sociaux et donner ainsi l’illusion que cela lui est naturel. Les interactions sociales qui sont innées chez l’être humain ne le sont pas pour un autiste. À chaque rencontre, il va puiser dans sa « base de données » pour essayer de retrouver ou de construire le bon code qui va aller avec la ou les personnes avec qui il est en interaction :

 

plusieurs personnes  =  plusieurs codes  =  beaucoup d’efforts, de stress et de fatigue. 

 

Une personne autiste asperger compense en permanence ses handicaps. Plus elle compense et plus elle fait d’efforts, moins ses difficultés seront visibles et moins le syndrome sera détectable. Tout ce qu’elle aura appris pour faire face, toutes les diversions et stratégies qu’elle aura mises en place pour se fondre dans le décor, et encore plus si c’est une fille, vont finalement la rendre encore plus invisible parmi les invisibles. C’est la double peine !

 

 

 

 

ETRE AUTISTE ASPERGER C'EST :

 

 

-  Avoir de très grandes difficultés à saisir les codes sociaux et à communiquer (comme faire la conversation, s’insérer dans une discussion, participer à des moments de convivialité, parler au téléphone…)

 

-  Vivre avec une hypersensibilité sensorielle envahissante (aux bruits, au toucher, à la température, aux odeurs, à la lumière, aux couleurs, aux goûts, aux textures…)

 

-  Avoir des intérêts spécifiques, c’est à dire des passions très intenses, qui vont être obsédants au point de rendre totalement muet, sourd et aveugle aux autres à coté. Mais c’est surtout avoir un besoin vital de pouvoir s’y adonner pour se protéger et se reposer des stimulations sensorielles et des interactions sociales qui nous envahissent en permanence.   

 

-  Être dans l’obligation de suivre des rituels et des routines pour maintenir à tous prix un environnement stable et prévisible (rangement, classement, position des objets, listes en tous genres, programmes bien définis, demandes claires et objectifs précis, rigidité autour de la gestion du temps, anticipation et organisation indispensables pour participer à des évènements sociaux…)

 

-  Et ce qui résulte de tout cela, c’est éprouver en permanence une fatigue émotionnelle, psychique et physique intense.

 

 

 

Bien évidemment les traits qui caractérisent le syndrome d’Asperger se retrouvent dans la population « normale » à des degrés différents et les difficultés décrites peuvent sembler assez banales quand on les ramène au vécu d’une personne non autiste : on peut être timide, passionné, sensible au bruit ou à la lumière, avoir des petites habitudes, être casanier, contrarié… Ce sont le cumul et l’intensité de ces traits qui vont permettre de conclure à un diagnostic de SA.

 

Ce qui caractérise le cerveau d’un autiste, c'est qu'il est littéralement « envahi » par toutes les sensations et les stimulations qui lui parviennent, il n’a pas de filtre pour les trier ni de curseur pour régler l’intensité. C’est comme recevoir en permanence un voltage 100 fois supérieur à la moyenne. Ce qui va occasionner des « pétages de plomb » qui peuvent être très fréquents et très violents si on ne prend pas garde à couper préventivement et régulièrement l’intensité du courant.

 

 

 

La suite



02/04/2017
0 Poster un commentaire