BIENVENUE DANS MON BOCAL

BIENVENUE DANS MON BOCAL

* Pénurie de cuillères : c'est la crise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" LA FONCTION BOCAL "

 

 

Le bocal, c'est ma maison ou ma prison, c'est le paradis ou l'enfer… Soit je décide d’y aller préventivement pour récupérer des cuillères, comme on décide de faire une petite sieste pour se requinquer… Mon bocal est alors le "bocal -paradis", un endroit confortable et sécurisant où je peux me sentir à l’abri et me reposer. Je peux y aller ou en sortir à ma guise selon mon besoin.

 

 

 

 

 

Soit je m’y retrouve prisonnière sans préavis et pour un temps indéterminé et là, c’est une prison dont je n’ai pas la clé : c'est le "bocal-enfer"… Cette version s’active quand je suis trop épuisée et que mon cerveau est en surcharge sensorielle et émotionnelle. Il n’y a plus personne dans la tour de contrôle et je passe directement en mode explosion (quand je suis seule) ou implosion (quand je ne suis pas seule) : c’est le « pétage de plombs », l’effondrement, la descente aux enfers… Je ne supporte plus rien, je n’aime plus personne et je me noie au fond de mon bocal…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le processus d’effondrement peut se faire en quelques minutes ou sur plusieurs heures,

mais quand il a commencé, il va se dérouler toujours de la même façon :

 

 

 

 

 

Arrêt sur images. Je me fige. Je souris fixement. Mon regard se vide. Durant cette première phase, si j’ai la possibilité de m’isoler un moment, je peux encore revenir.

 

 

 

 

 

 

 

Je sens le verre du bocal qui s’épaissit. Je suis là physiquement mais je ne suis plus là. Je n’arrive plus à parler. À partir du moment où le mutisme s’installe, plus de machine arrière.

 

 

 

 

 

 

 

Ça y est, je suis enfermée et je coule. Pour plusieurs heures, parfois pendant des jours… Il n’y a plus rien qui rentre ni plus rien qui sort, c’est le black out…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est vrai qu'écrit tranquillement comme ça en tapotant sur mon clavier, tout cela peut sembler totalement surréaliste. Malheureusement, c’est vraiment la réalité pour les autistes, sous des formes plus ou moins intenses. Ce qui peut paraître étrange dans ma description et vous laisser perplexe, c’est que tout cela s’est sans doute déjà passé sous vos yeux et que vous n’avez rien remarqué de particulier. Vous m’avez probablement trouvée « absente », de mauvaise humeur, silencieuse, distante, fatiguée…

 

 

 

 

 

 

Et, effectivement, pour sauver les apparences, je m’arrange toujours pour que les gens autour de moi pensent cela. Dire vraiment mon état intérieur dans ces moments là n’est pas possible car il me paraît à moi aussi complètement hors propos et déplacé. Et cette sensation "d’être folle", bien évidemment, j’essaie de la cacher à tout prix. Il vaut mieux paraître bizarre ou associable que passer pour folle. Ça me rassure moi aussi…

 

 

 

LIENS POUR APPROFONDIR

(cliquer sur les images)

 

 

 

Le burn-out autistique : définition, caractéristiques et impact

 

 

 

 

Crise d'angoisse, surcharge, effondremment autistique : de quoi parle-t-on ?

 

 

 

 

Les shutdowns autistiques altèrent les fonctions du cerveau

 

 

 

 

Je vous parle depuis le shutdown

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La suite



04/04/2017
2 Poster un commentaire