* Empathie...pas assez ou trop ?
Qu’est ce que l’empathie ?
L’empathie est la capacité de ressentir une émotion appropriée en réponse à celle exprimée par autrui, d’effectuer une distinction entre soi et autrui (c’est-à-dire être conscient de la source de l’émotion et pouvoir décoder l’émotion d’autrui) et de réguler ses propres réponses émotionnelles. L’empathie ne peut donc s’envisager que lorsque la personne peut faire l’expérience d’une réponse émotionnelle face à l’émotion d’autrui et a la capacité de contrôler ses propres réponses émotionnelles (leblogdesrapportshumains.fr).
Les autistes sont souvent accusés de manquer d’empathie. C’est un reproche très fréquent (et très culpabilisant…) de la part de l’entourage. Pour ma part, j’ai plus la sensation d’être trop touchée que pas assez. Je ressens une surcharge émotionnelle tellement envahissante que je me bloque complètement. Tant que je n’ai pas réussi à décoder les informations qui me parviennent, autant celles de l’autre que les miennes, je suis incapable d’avoir une réponse spontanée. Ce temps de décodage entraîne souvent des malentendus avec les autres et des réponses qui sont décalées, voire inappropriées. Ce qui peut ressembler à de l’égoïsme ou à de l’insensibilité est en fait un arrêt sur image dû au temps qu’il me faut pour trier le tsunami émotionnel qui m’envahit.
Je comprends mieux aujourd’hui ce que peut ressentir mon entourage face à mon absence de réactions émotionnelles dans des situations où la charge émotionnelle est trop forte, absence de réactions qui est systématiquement interprétée comme un « manque d’empathie ». Plus la situation est intense émotionnellement, plus je me sens envahie et plus je vais me " paralyser du cerveau "… et de tout le reste : mon regard, mon corps, ma voix… mode bug ! Une réponse viendra… mais en différé… souvent quelques heures, parfois quelques jours plus tard. Ce n’est pas évident pour communiquer et désamorcer les malentendus en temps réel !
Je me suis beaucoup retrouvée dans l’article de Valérie Jessica Laporte dans son blog « Au royaume d’une Asperger » :